Retrouvez David Wigno, expert en communication dans La faute à l’Europe par Emmanuel Foulon.
» Une émotion collective comme celle que provoque l’incendie d’un symbole mondial de l’humanité comme Notre Dame de Paris ne pouvait pas rester en dehors du champ politicien.
En politique, la règle numéro un à l’approche d’un scrutin c’est de cliver. C’est un peu comme légiférer : « légiférez légiférez, il en restera toujours quelque chose », là c’est pareil : « clivons clivons, il en restera toujours quelque chose ». A l’approche d’une échéance électorale européenne très compliquée pour En Marche comme pour les Républicains, un drame national devient une opportunité.
Alors oui en France on s’en donne à cœur joie dès lors qu’on peut rassembler son camp ou bien ouvrir un maximum vers les volumes du centre et là 2 stratégies s’affrontent. A droite, on a voulu dramatiser sur les racines chrétiennes, pour faire appel en résonance à la dimension traditionnelle de la droite, les valeurs chrétiennes et catholiques, à gauche et chez les marcheurs on a voulu jouer sur l’émotion pure et sur la mobilisation collective, avec les gros industriels en avant pour mener tambour battant la reconstruction.
Je crois que sur ce sujet la com’politique des acteurs politiques français a touché encore une fois ses limites.
La phrase la plus politique et la plus juste sur le plan de la communication est à mettre pour moi, une fois n’est pas coutume, au crédit d’Eric Ciotti qui dans une newsletter indiquait :
« L’émotion légitime de notre peuple méritait de la sincérité, pas de la com’ à outrance pour faire oublier le bilan politique désastreux de la majorité. »